Contrôle d'identité...
09/02/2025

« Rangez-vous sur le côté, éteignez le moteur du véhicule et présentez-moi une pièce d’identité s’il vous plait ».
J’avoue que commencer l’inspiration du jour par cette réjouissante et assermentée perspective n’a rien de particulièrement épanouissant, c’est vrai ! Après, vous et moi, sommes toujours partants et partantes pour faire de nouvelles rencontres et, sait-on jamais, même lors de ce genre de situation, nous pourrions être surpris et surprises.
L’identité, c’est quoi ?
Nos origines, notre âge, notre genre, notre milieu social, notre nationalité et notre apparence physique sont quelques-unes des nombreuses composantes de ce qui constituerait notre identité. Cela dit, cette dernière, est bien plus qu’un assemblage de caractéristiques qualitatives propres à un ou plusieurs individus. Elle est avant tout une perception intime que nous avons de nous-mêmes et ce, au-delà de ce que les autres penseraient de nous.
Cette cartographie non exhaustive, de ce que nous « semblons être », se dessine depuis le tout jeune âge et s’ajuste en continue tout au long de la vie. En plus de ce dont nous avons hérité culturellement, voire au sein même de notre famille, nos interactions sociales et nos expériences vécues contribuent au façonnage permanent de notre identité.
Ainsi, une professeure de mathématique délicate, ayant réussi à me faire croire que j’étais nul en la matière et que je n’y parviendrais pas, quoiqu’il advienne, ou mon père qui, pourtant sans aucune malveillance, rabâchait généreusement que je ne finissais correctement jamais rien, font partie des contributeurs plutôt actifs de ce qui constitua mon identité. Faut-il ici, les remercier ?
Je vais y réfléchir…quoique c’est déjà tout réfléchis car, dans le cas où ses étiquettes sur lesquelles sont inscrites toutes ces identifications ne me convenaient pas, la démarche consistant à les ajuster, qu’elles me paraissent injustes ou pas, est très riche de réalisations. Merci donc à madame F. du collège Jules Ferry et à mon cher père Dominique G :)
C’est alors que les points de vue très personnels de ma prof de maths et de mon honorable père, n’ayant rien d’absolu et ne disant rien de fondamental sur qui je suis, ne confèrent à cette « petite » part de mon identité qu’une très relative et non définitive réalité. Bien entendu, il en va de même lors d’identifications dites plus « confortables » (ex : « Il est tellement intelligent, il sera avocat ! »…).
Les opportunités, durant notre vie, de créer de nouvelles identifications ou d’en nourrir puis renforcer certaines autres, sont multiples et il est même possible que quelques-uns de nos comportements, nos désirs, nos émotions et même nos pensées contribuent à assoir une identité crue (du verbe croire).
Par exemple, une personne addicte qui fume et/ou boit, identifiée à ce personnage, quand bien même l’image d’elle-même puisse-t-elle être dévalorisée, pourra rendre plus complexe, l’arrêt de cette addiction du fait de l’identification associée.
Enfin, tout ce que nous pouvons mettre après « je suis » participerait à l’élaboration plus ou moins impactante de nos identifications. « Je suis malade » ; « Je suis déprimé » ; « Je suis en colère » ; « Je suis exigeant »…
Ps : essayons le « Je ressens…» quand c’est possible, serait parfois plus juste et nous éviterait de nous enfermer dans la petite case identitaire.
Mais alors qui suis-je ?
Cette question, vieille comme le monde, aurait pu être abordée lors d’une partie très animée de « Ni oui, ni non » préhistorique (voir texte précédent du 2/02/2025). En vrai, je n’en sais rien mais j’imagine aisément que l’être humain s’est posé la dite « question » dès qu’il fit l’expérience de la conscience avec l’évolution de la cognition et la capacité d’avoir un langage articulé.
Les perspectives non-duelles, rendues célèbres par Ramana Maharshi, Sri Nisargadatha Maharaj et bien d’autres encore, nous invitent à pointer vers ce que nous serions en, notamment, commençant par évoquer ce que nous ne serions pas. C’est le Neti Neti de la tradition védique qui, en sanskrit, signifie « ni ceci, ni cela » et qui, niant notamment les identifications issues de l’expérience (ce que ma prof de maths, mon père et moi-même pensions que je fusse), se rapproche par « élimination » de ce que nous sommes fondamentalement.
Je ne suis donc pas mon prénom, mon genre, ma profession, ma nationalité, ce que pense de moi « les autres », mes émotions, mes pensées ni-même le corps.
Ainsi, regarder nos identifications, que je nommerai ici « de surface », pour ce quelles sont, à savoir un assemblage de différents points de vue que nous aurions crus réels et définitifs, nous offre l’opportunité, non pas de nous en débarrasser mais bien « d’être avec » puis de les réactualiser, les laissant pour certaines, d’elles-mêmes se dissoudre à la lumière de ce qui est.
Proposition méditative.
Cette petite méditation, en plus de continuer à développer notre capacité d’observation, nous permet de mettre en lumière, avec bienveillance et discernement, les identifications « de surface », au regard réactualisé de ce qui est. Restez en douceur, toujours à l’écoute de vos ressentis, ne forcez jamais puis aillez confiance en votre capacité d’observation sans jamais vous juger.
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Prenez le temps de vous installer confortablement. N’hésitez pas à ajuster la posture. Sans contrainte, gardez le dos droit.
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Observer le corps qui respire, ne faites rien. Déposez-vous dans ce mouvement respiratoire tranquille.
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Observez les pensées, sans vous y attacher ni tenter de les analyser. Laissez-les passer.
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A présent, formulez intérieurement « Je suis.. » et amusez-vous à laisser apparaître puis accueillir ce qui complèterait ce début de phrase.
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Peu importe ce qui viendrait après « Je suis… », regardez.
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Êtes-vous en paix avec ce qui se présente ? Cela produit-il quelque-chose dans le corps ? où ?
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Accueillez, laissez « être ».
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Observez puis tentez de révéler ce qui vous semble être réel à l’égard de ce qui se présente.
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Etes-vous vraiment ceci ou cela ? Est-ce ok ?
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Revenez au corps et à la respiration chaque fois que cela vous semble être nécessaire. Soyez à l’écoute de vos ressentis et demeurez dans la douceur d’un regard bienveillant posé sur vous-même.
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Observez et voyez de quelle manière, aujourd’hui, cette identification vous définirait ou pas.
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Laissez être puis réactualisez.
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Lorsque vous le sentirez, sortez lentement de cette méditation.
✨✨✨✨✨✨✨✨✨
Voilà pour l'inspiration et les perspectives que je partage aujourd'hui.
J'adorerais lire vos impressions, vos suggestions et autres remarques que cela pourrait vous évoquer.
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Merci d'avoir pris le temps de me lire ❤❤❤
A très bientôt.