L’attache…ment !
25/01/2025

Oui, bon, ok, je n’ai pas pu m’empêcher ce jeux de mot un poil bancal mais, vous me connaissez bien maintenant (ou pas), je n’ai peur de rien et surtout pas en ce qui pourrait, pour le reste du monde, paraître…ridicule :) et toc !
Cette pirouette égo-linguistique du dimanche pour partager avec vous mon sentiment à l’égard de l’attachement et de son soi-disant opposé : (roulements de tambour)….le lâcher prise.
Tu vas lâcher oui ?!!!
Les injonctions au lâcher prise ont le vent en poupe dans le domaine du développement personnel et de l’univers de la spiritualité. C’est alors que les pratiques diverses et variées nous promettant l’opportunité de lâcher “quelque chose” foisonnent sur les étals du grand supermarché du "bien-être"... j’en ai des frissons.
L’invitation que j’aimerais vous faire ici, serait d’orienter le regard, un peu comme toujours, en direction de la source, c’est-à-dire Soi (et oui !).
Vous reprendrez bien une petite pilule ?
Ce qui est vu ici aujourd’hui, est que le lâcher prise serait comme ce médicament coloré et enrobé d’une fine et brillante couche “sucrée” qui aurait pour vertueuse mission de ne s’occuper que du symptôme.
Un médicament, mais pourquoi ?
Nous pourrions dire, assez logiquement, que les raisons pour lesquelles nous aurions ce besoin frénétique de lâcher prise, de ce « médicament », seraient liées (et c'est bien le cas de le dire), à nos attachements. Ces derniers ne sont pas une méchante maladie dont nous chercherions à nous soigner mais seraient plutôt quelques symptômes à panser (ou à penser au choix...).
Et donc ?
Bien sûr, il nous faut bien être attaché.es à quelque chose ou à quelqu’un pour, qu’un jour d’été ou d’une toute autre saison (…), en plus de trouver nos attachements encombrants, nous ayons subitement besoin de les lâcher.
Oui mais…
Attachements et lâcher prise coulent une vie trépidante, à jouer au chat et à la souris, au sein d’une seule et même illusion. Ce tour de passe passe vieux comme la conscience d’être (vers 2,5 millions d’années), est nourrit férocement par ce cher mental qui, je le rappelle ici, n’est pas l’ennemi à abattre à grand coup de rituels exotiques dont les saveurs édulcorées de la pensée positive sont, pour moi, vous le savez,
« vraiment beurk ! ».
Non non non ! N'insistez pas, je ne vais pas diaboliser ce pauvre « moi » et son rejeton appelé « l'ego » qui s'inscrivent, tout à fait naturellement et à leur juste place, au sein de la condition humaine et plus particulièrement en sa psyché.
Comment pourrions-nous vivre notre vie d'homme ou de femme (tels que nous les connaissons aujourd'hui) sans le concept d'individu ?
Et moi, et moi, et moi... (Jacques Dutronc, j'adore cette chanson !).
L'individuation, selon Carl Jung, est le processus de création et de distinction de l'individu. Cette étape importante du développement psychique de l'être humain fait apparaître nécessairement l'idée d'un "moi" et cette distinction créerait le sentiment de séparation d'avec tout ce qui serait autre (en gros tout le reste).
Les raisons pour lesquelles ce sentiment de séparation est évoqué en termes d'illusion tiennent au fait qu'il n'est que pure création du mental, nous l'avons vu, afin que l'individuation, le principe qui permet de se distinguer d'un autre individu, puisse s'établir.
Ok et du coup ?
Le sentiment de séparation, créé et alimenté donc par le mental, est naturel d'un point de vue psychologique et nous offre les clés du développement de notre personnalité (c'est bien quand même, non ?). Mais au fond, il se trouve de fait, que ça n'est pas si simple, sinon complexe, et pourrait même être la cause de pas mal de nos tourments.
On s'attache ! (Christophe Maé...juste pour le titre voire la mélodie sympa !)
Nous le savons, poursuivant toujours la sacro-sainte quête du confort et la mise à distance de l'inconfort, le mental trouve légitimement et selon ses possibles, faisant preuve d’une créativité débordante, des solutions plus ou moins adaptées.
C’est alors que, depuis la nuit des temps, l’être humain, s'apercevant que ce sentiment, celui de séparation, fruit du processus d’individuation, pourrait vite fait devenir inconfortable voire parfois insupportable, a dépensé beaucoup d'énergie, et plus tard d'argent, à se relier avec par exemple, la religion (CQFD) ou à s'attacher aux objets, aux comportements, aux personnes et parfois même aux arbres…
Et qu’aurait-il pu trouver de plus cohérent, dans son jeu préféré duel du « moi et les autres », du « j’aime, je n’aime pas » ou encore du « bien contre le mal » que l’attachement et le lâcher prise ?
On fait comment alors ?
Déjà, lâcheront ou s’attacheront celles et ceux qui le voudront bien (encore que la notion même du libre arbitre est contestable, nous y reviendrons). Je le rappelle, tout cela fait partie de la condition humaine qui, quand bien même pourrait sans doute « évoluer » encore, est parfaitement ce qu’elle est aujourd’hui.
Il est important, avant de s’engager dans quoique ce soit, de REGARDER ! Pas dans le miroir, notre doux minois en faisant une moue à faire pâlir Arielle Dombasle, non !
REGARDER en Soi et, observer sans jugement ni attente, avec bienveillance et indulgence, les éventuels attachements qui apparaitraient et l’emprise possible, ou pas, qu’ils pourraient avoir sur notre rapport à la vie.
L’idée n’est pas de « nous libérer », de « rejeter » ou pire, de « lutter contre » et absolument tenter de « faire sans ».
L’invitation est, au travers d’un regard direct, c’est-à-dire le moins possible coloré par les conditionnements du mental, d’observer, d’accueillir puis finalement de se sentir libre d’être (c'est la moindre des choses, non ?).
Ouiiiii…ET ON FAIT COMMENT !!!! (deuxième fois !)
La méditation, peu importe la forme qu’elle prendrait, est sans conteste un outil indispensable à l’émergence de ce regard direct vu juste avant. Comment pourrais-je observer ce qui se meut en moi dans le brouhaha permanent de l’activité se manifestant en « dedans » sans parler de celle qui se jouerait en « dehors ».
PS : Nous verrons plus tard, qu’au final, « dedans » et « dehors », c’est tout pareil…
Proposition méditative :
- Se poser, fermer les yeux ou les garder ouverts, comme on veut et REGARDER, juste REGARDER.
- Regardons, un instant, ce qui est.
Il y a les pensées, leurs mouvements, sans se soucier de leurs contenus, les perceptions, les sentiments, les sensations et l’ensemble des phénomènes dans leur danse incessante d’apparitions et de disparitions. Il y a aussi le mental qui, juge peut-être, évalue, cherche à comprendre, à analyser et patati et patata (excusez cette régression).
- Bref ! Je REGARDE.
Je REGARDE et m’aperçois que tout cela, les phénomènes dans leur ensemble, vont et viennent dans ce que nous pourrions appeler
« un champ perceptif ».
- Je peux faire alors apparaitre, en ce champ perceptif, lorsque je le souhaiterai, quelques interrogations :
-
Quels sont les phénomènes apparents avec lesquels je me sentirais attaché.e ?
-
Comment ?
-
Quels sont les sentiments et sensations associés à ses attachements ?
-
Où, dans le corps, cela se manifeste-t-il ?
-
Suis-je en paix avec cela ?
- Toujours pas d’analyses ni de tentatives de compréhension…ok ?
… je respire et REGARDE encore et toujours avec bienveillance et indulgence.
- Je REGARDE et sens qu’à travers cette observation, je suis de plus en plus, non pas ce que j’observe mais bien cet espace dans lequel tout cela se produit.
Les pensées, les perceptions, les sentiments et sensations, apparaissant et disparaissant d’elles-mêmes, sans que je sois autre chose que ce au sein de quoi cela est.
- Déposant alors les concepts, les idées, les pensées, les sentiments, les perceptions, les sensations, les injonctions au développement et à la spiritualité puis demeurant en ce qu'il reste (et ce n'est pas rien...), nous y trouvons ce à quoi nous n'avons absolument pas besoin d'être attaché.es et donc libres de tous désirs de lâcher prise, à savoir...ce qui est et rien d'autre.
- Alors, tout en vivant ma vie d'être humain, avec le mental qui fait son job de mental et le corps qui fait le sien, arrêtant une fois pour toute de lutter ou de résister contre cela et me laissant libre d'être ce qui est, le lâcher prise et l'attachement fusionnent sans effort dans l'amour infini de l'évidence de ce qui est.
✨✨✨✨✨✨✨✨✨
Voilà pour l'inspiration et les perspectives que je partage aujourd'hui.
J'adorerais lire vos impressions, vos suggestions et autres remarques que cela pourrait vous évoquer.
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Merci d'avoir pris le temps de me lire ❤❤❤
A très bientôt.